Albert Camus et la guerre d'Algérie
L’Algérie restera la grande douleur d’Albert Camus. Petit Blanc d’une Algérie française besogneuse, il ne peut accepter la position officielle de la France et des intellectuels de l’époque, et s’insurge que sa communauté, celle des pieds-noirs, soit, comme le dit Sartre, la victime expiatoire du drame qui se joue devant lui entre 1954 et 1961.
Comment approuver la rébellion algérienne quand celle-ci pourrait « tuer sa mère dans un tramway d’Alger » ? Comment être à la fois un intellectuel engagé qui dénonce la misère en Kabylie dès 1935 et un « fils d’Alger », amoureux de sa terre de naissance et donc bien décidé à ne pas la quitter ?
La guerre d’Algérie racontée avec sa violence, ses injustices, sa terreur, ses trahisons, ses silences mais aussi la vie courante d’Albert Camus, attelé à son travail d’écrivain et d’éditeur, voyageant pour alléger le poids de sa douleur, aimant en Don Juan désespéré plusieurs femmes à la fois, correspondant avec René Char, Louis Guilloux, Jean Sénac...