étrange étranger
Dans notre société fragmentée par les injustices et les inégalités, le risque est de désigner les « étranges étrangers » comme boucs émissaires. La crise économique et sociale se moque des nationalités et ce n'est pas en montant les uns contre les autres ceux qui ont le plus de difficultés que nous parviendrons à faire société ensemble. C'est pour cela que la Cimade a lancé un Manifeste appelant à la mobilisation de tous ceux, français et étrangers, qui refusent de se résigner à la montée de ces tendances mortifères pour tous. Pour dire que cet étranger n'est « ni un problème, ni une menace » mais un autre nous-même. Avec ou sans les « bons papiers », avec ou sans logement, mais toujours avec un nom et une histoire. Qu'il appartient à notre histoire, celle d'hier et celle d'aujourd'hui. Qu'il aspire à vivre dans la dignité et la sécurité.
La Cimade connaît beaucoup d'histoires noires : les parcours de vie que livrent les femmes et les hommes que la Cimade accompagne, étrangers par leurs origines ou leurs papiers, ne sont pas tous empreints de cette noirceur mais révèlent bien souvent des histoires de galère qui ne sont pas de la fiction. Il y a aussi de belles histoires de courage et de solidarité, de personnes qui se remettent debout après avoir échappé à la misère, à la violence, au désespoir parfois. Il leur faut juste la reconnaissance de leur dignité et des moyens d'accéder à leurs droits fondamentaux. Comme chacun d'entre nous.
Dans le cadre du festival du roman noir de Frontignan, elle a demandé à des auteurs de rédiger des nouvelles autour du thème de l'étranger.