Wittgenstein et les limites du langage. Suivi d'une lettre de GEM Anscombe et de Logique et littérat
Wittgenstein et les limites du langage. Suivi d'une lettre de GEM Anscombe et de Logique et littérat
126 pages
Pierre Hadot, grand spécialiste de philosophie antique, fut aussi le premier, en France, à écrire sur Wittgenstein, dans une série d'articles parus de 1959 à 1962. En les lisant, on comprend ce qu'a pu représenter la découverte, pour un philosophe français, d'une pensée alors quasi inconnue, qui joua un rôle décisif dans son cheminement philosophique. On perçoit aussi une nouvelle dimension de la philosophie de Wittgenstein. Les deux premiers textes, consacrés au Tractatus logico-philosophicus, sont une réflexion sur l'Indicible, à partir de la formule wittgensteinienne : " Ce qui s'exprime dans le langage, nous ne pouvons l'exprimer par le langage ". Les deux derniers, qui ont pour objet les Recherches Philosophiques, laissent entrevoir l'influence capitale qu'a eue sur Hadot la conception révolutionnaire du langage exprimée dans cet ouvrage ; les notions de jeu de langage et de forme de vie l'ont conduit à réfléchir sur la nature du discours philosophique : il n'y a pas "le" langage, ayant pour fonction de désigner des objets ou de traduire des pensées, mais des jeux de langage, destinés, entre autre, à produire un effet sur l'auditeur. Le langage philosophique devra donc être compris dans la perspective d'une activité déterminée, et comme un " exercice spirituel ".