Vie de poète
Je viens d'agencer solidement et de terminer un nouveau livre : 55 pages manuscrites, 25 proses, dont "Maria". L'ouvrage s'intitule Poetenleben, et je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu'ici...
Le choix porte exclusivement sur des pièces qui parlent de poètes dans un style narratif, en sorte que l'ensemble se lit comme une histoire romantique.
C'est en 1917, à Bienne, que Robert Walser, au lendemain de ses années berlinoises, rassemble ces vingt-cinq proses brèves. Cette biographie éclatée d'un poète ressemble à une autobiographie stylisée.
L'écrivain évoque de nombreuses figures qui ont accompagné sa carrière, et ce qui le hante : son frère peintre, plusieurs figures féminines, le critique, le public, le mécène, les milieux artistiques, l'éditeur, mais aussi Hölderlin, et puis, la grande route, la forêt, les contes, un poêle, un bouton...
Une tonalité changeante, à la fois facétieuse et fervente pour dire la solitude de l'artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs à contre-courant auxquelles obéit sa vocation.
Si les trois romans publiés durant les années berlinoises font désormais partie des classiques du XXe siècle, et si les circonstances de sa vie l'auréolent de légende, Robert Walser reste cependant un auteur à découvrir.