Vermillon: La maison des vies minuscules
Dans ces jours de juillet, ceux d'août, de novembre 2010 et de janvier 2011, aux Cards, ce trou perdu du sud-ouest de la Creuse, étrangement c'est le gris qui m'entourait. Un gris lourd, chargé, humide, la lumière ne vint pas, ne vint jamais. Même en plein été le ciel tombait. Un écrivain est né là, en 1945, Pierre Michon. Ce gris je l'ai bien évidemment pris pour le gris du texte, ses textes et ses mots que nous échangeons depuis presque dix ans par satellite (uniquement), des courriels, des sms, des mots qui volent. Cette série de photographies est le résultat de cette correspondance avec l'écrivain, un des préférés. Elle croise son univers et mon expérience de lectrice, elle se nourrit de nos échanges et de fragments de textes qu'il m'a envoyés. Elle est en gris et en rouge. Elle est grise et vermillon. Elle est comme tachée de petites blessures, de petits signes... La maison devient un totem autour de laquelle on tourne inlassablement dans une sorte de danse photographique... " - Anne-Lise Broyer. " Cette maison est un peu secrète. Je la porte en moi comme un noyau invisible, et y penser me donne en même temps la plus grande force et la plus grande faiblesse... " - Pierre Michon.