Vent d'est, vent d'ouest
Arrivé au travail, je suspendis ma veste de sport en plastique, enlevai mon masque blanc de chirurgien (noir à l’emplacement de ma bouche et de mon nez) et empli mes poumons de ce bon air-purifié-à-la-machine qui ne gardait qu’une légère odeur d’huile et d’ozone ; un des avantages de travailler à Air Central était qu’on y respirait le meilleur air de la ville. »
Dans un futur proche, les voitures à essence sont bannies et les rares récalcitrants s’exposent à la peine maximum. Le monde étouffe jour après jour un peu plus sous le poids de la pollution atmosphérique. Malgré tout, la vie continue et les entreprises poursuivent leurs activités ultra-polluantes. Jim Morrison, employé attaché à l’organisme Air Central, pourtant garant de la qualité de l’air, ne peut que constater son impuissance. D’ailleurs, la traque qu’il livre à un mystérieux nostalgique de l’ère automobile a-t-elle encore un sens ?
La vision pessimiste mais lucide de l’auteur de Vent d’est, vent d’ouest, publiée en 1972 – même année que la publication du rapport Meadows – n’a malheureusement pas perdu de son actualité. Cette enquête surprenante critique avec ironie la philosophie des « petits gestes du quotidien » et ne manque pas de nous faire sourire (jaune).