Venise
Lorsqu'il visite Venise, au printemps 1864, Hippolyte Taine (1828-1893) est subjugué.
La lumière, l'histoire, l'atmosphère de cette ville-univers comblent en lui le philosophe, le critique d'art et l'historien. Venise le séduit autant que l'aurait fait une femme.
Le style de Taine épouse alors son sujet et se fait poétique, liquide, chatoyant, pour célébrer cette rencontre. " On voit onduler sur la large nappe du canal les formes posées ou blanchâtres des palais endormis dans la fraîcheur et le silence de l'aube ; on oublie tout, son métier, ses projets, soi-même ; on regarde, on cueille, on savoure, comme si tout d'un coup, affranchi de la vie, aérien, on planait au-dessus des choses, dans la lumière et dans l'azur.