Un soupcon détrange
Il est tout seul au coeur du monde. Il n'est pas reconnu : difforme, idiot ou mutant, il est toujours traité en vilain petit canard, toujours renvoyé à sa différence. De quoi devenir enragé.
On n'est pourtant pas obligé de le juger sur les apparences. On peut sentir sa détresse brute, presque la palper. On peut venir habiter en lui, ouvrir les vannes de l'empathie. Communiquer avec lui par la tolérance, la compréhension, la sincérité.
Alors la vie devient musique. C'est une être singulier qui entre en résonnance avec vous. Il attendait la compassion pour échapper à la haine et aux préjugés, guérir du mal d'être et laisser tous ses pouvoirs s'exprimer librement. Un chaînon nouveau vers le surhumain ? Surtout pas : il n'a pas vocation à sauver l'autre, encore moins à le dominer. Seulement le rencontrer. Découvrir avec lui l'amour et l'harmonie. Donner et recevoir. Approcher l'indicible à deux ou à plusieurs... appelés à fusionner dans une conscience unique.
Tel est la pas au-delà. Pour Sturgeon, il n'y en a pas d'autre. Il est promis à ceux qui acceptent leurs limites et cherchent à devenir non pas l'homme supérieur mais l'homme optimum. Le pas à franchir pour accéder à la maturité.