Un malade en forêt
Généralement, ce que je préférais entre deux missions, c’était m’allonger sur une pente moussue, les mains croisées derrière la nuque à regarder entre les feuillages mobiles les petits nuages replets courir dans le ciel. Comme je n’aimais pas qu’on vienne me déranger sous un prétexte ou un autre, je choisissais un lieu écarté où personne n’aurait l’idée de fourrer son nez.
Écrit en 1945, publié d’abord en tête de La chambre des enfants puis écarté des rééditions jusqu’à ce que nous le reprenions en 1985, ce récit largement autobiographique, transposition d’un étrange épisode de guerre, occupe dans l’œuvre rigoureuse de Louis-René des Forêts une place singulière : plus onirique, plus romanesque.