Un brelan d'excommuniés
Le « brelan d’excommuniés » : Jules Barbey d’Aurevilly, Ernest Hello et Paul Verlaine, des promulgateurs d’Absolu, assassinés par les « catholiques modernes » qui exècrent l’Art, cette chose pourtant vitale et sainte et qui « n’entendent pas que les ouailles de leurs pâtis s’en aillent brouter dans le bleu du ciel ».
Barbey d’Aurevilly ? Trop « incendiaire » pour les tièdes ! Hello ? Un rêveur qui « lapidait le bon sens avec des comètes ». Verlaine ? Un « ange qui se noie dans la boue ». Bloy sait que l’on assassine les grands hommes par le mépris, l’indifférence, la « conspiration du silence » et la nuit. S’il tempête et vocifère, c’est par amour. « Ma violence, dira-t-il n’est que la face inverse de mon amour ». Dans cette vie, alors que tout manque, que nous « crevons de la nostalgie de l’être », alors même que l’Église s’est détournée de sa mission sublime, il ne nous reste que l’Art, cette louve, dit-il, qui pourrait allaiter en nous le pressentiment de l’Infini si on « ne lapidait pas les derniers téméraires qui vont encore se ravitailler à ses tétines d’airain » .