Un Véronèse
Dans un hôtel du Lido, près de Venise, le narrateur (orphelin) échoué là avec son grand-père qu'il appelle Père, tombe follement amoureux. Un amour éperdu et double. Pour Anne, pensionnaire dans son hôtel, et pour Anna, hôte d'un palace proche. L'une de son âge, l'autre pourrait être sa mère. Ce décor n'est pas loin d'un film de Claude Chabrol.
Anne l'attire par ses regards sournois, ses vols effectués quasiment sous ses yeux, sa souplesse et les rapports hargneux qu'elle entretient avec ses parents. Anna par sa beauté et la manière somptueuse de suggérer une vie de souffrance. Anna est entretenue par un homme fortuné.
Dans ce roman aux développements psychologiquement haletants de bout en bout, l'auteur mêle habilement la présence du tableau de Véronèse, Jeune homme entre le Vice et la Vertu, que le narrateur découvre à Venise. Cette oeuvre révèle le présent, Véronèse permet la distance fine et critique de l'art pour comprendre ce double amour bouleversant et intrigant.