Un Chant de Pierre
L’hiver a toujours été ma saison favorite. Sommes-nous déjà en hiver ? Je ne sais pas. Il existe une définition technique qui repose sur les calendriers et la position du soleil, mais je crois que lorsque les saisons s’ écoulent et changent inexorablement, on s’en rend compte, tout simplement ; je crois que l’animal en nous perçoit l’odeur de l’hiver. Sans égard pour le cadre imposé de notre chronologie, l’hiver est une calamité infligée notre moitié du monde, que le ciel froid, de plus en plus froid et le soleil bas, de plus en plus bas, extraient de la terre ; quelque chose qui pénètre l’âme et rentre dans l’esprit par le nez, entre les dents, franchit la barrière poreuse de la peau.
Conte cruel à l’élégance fabuleuse, Un chant de pierre nous décrit une guerre improbable, interminable, aux causes devenues secondaires, qui ravage un pays de landes et de forêts. Convoquant les échos du Rivage des Syrtes, du Désert des Tartares et du roman gothique, Iain Banks nous offre ici un texte noir, magnifiquement écrit, ou la glaise, la terre et le sang se mêlent à l’or des mots.