Traité de bon usage de vin
Mais qui boit de l'eau dépérira sans joie.
Dans ce petit traité de savoir-vivre, Rabelais s'amuse à déplacer sur l'échelle des valeurs la place qui est accordée au vin. Pour ce faire, il mêle usage usage savant du langage et traditions orales populaires, multipliant les jeux, farces, railleries, mensonges, argotismes, détournements et sophismes. Partant, il déclame une véritable éthique de la vie : la consommation du vin est érigée en vertu, voire devient un attribut anthropologique majeur.
Le plaisir que suscite la lecture de ce Traité de François Rabelais est tout d’abord attisé par la curiosité concernant la nature même du texte. En effet, ce Traité n’est pas la version originale de l’auteur, mais une version traduite du tchèque vers le français, alors même que le texte tchèque émanerait d’une version allemande. La traductrice a fort judicieusement opté pour une traduction qui ne cherche pas à restituer le texte original dans la langue de Rabelais. Elle a adopté une langue située à mi-chemin entre le français de l’époque et le français contemporain. Elle parvient ainsi à restituer la saveur du verbe rabelaisien tout en le rendant accessible au public.
Traduit du tchèque par Marianne Canavaggio.