Tout ira mieux demain
Il ne peut y avoir au monde un endroit où il fasse plus froid, où l’on soit plus seule, se disait Margie Shannon, que dans ce coin désert de Brooklyn, et un samedi soir ! » Arrivée à l’angle de la rue, elle serra plus fort son manteau, déjà étroitement boutonné.
Pourquoi était-elle dehors ? Pourquoi marchait-elle par les rues glacées à cette heure tardive ? Tout simplement parce qu’elle avait dix-sept ans et un emploi, qu’elle était maintenant indépendante, et
non plus obligée de rentrer à neuf heures chez ses parents. Voilà !
Quitte à périr de froid dans les rues, Margie Shannon estimai qu’elle se devait d’user de cette liberté chèrement payée.
Après Le Lys de Brooklyn et La Joie du matin, Tout ira mieux demain, paru en 1947 aux États-Unis et en France en 1950 chez Stock, dresse le portrait d’une femme se débattant entre les souvenirs d’une enfance difficile et un mariage qui la fait déchanter. Une héroïne typique de Betty Smith, irréductible
optimiste, traquant les moindres étincelles de poésie et de joie dans un quotidien difficile.