Terres noires, terres blanches
William, dix ans, vient de perdre son père dans l'embrasement d'un champ de blé. Un vieil oncle leur propose, à lui et sa mère en permanence sous antidépresseurs, de venir habiter une demeure décrépite : Kuran Station. John McIvor n'agit pas ainsi par compassion mais cherche à transmettre sa passion, sa folie pour le lieu, veut à tout prix un héritier auquel offrir domaine et savoir. William, au début perdu dans ces murs sans vie, entourés par la brousse, va se laisser impressionner, entendre le discours qui lui parle d'âme de la terre, d'amour pour un paysage, de défense des intérêts des fermiers blancs contre une loi qui doit permettre aux Aborigènes de récupérer des droits de propriété. D'étranges hallucinations hantent William : la nuit, il a vu un homme en flammes traverser le domaine, perdu dans le bush il a rencontré un des pionniers d'autrefois errant avec son cheval... Une nuit, il a aperçu un homme qui en traînait un autre sur le sol... Fantômes ? réalité ? Et voilà que resurgit Margaret, la fille bannie de John McIvor, qui elle aussi va totalement perturber le jeune William, tandis qu'une bizarre odeur de pourriture plane... Construit sur un superbe balancement entre passé et présent, gagnant en puissance et en chaleur insoutenable, Terres noires, terres blanches est un vrai livre de feu. D'une saga familiale, Andrew McGahan a su faire un récit politisé, très contemporain, un récit halluciné aussi avec ses créatures terrifiantes rôdant dans la brousse.