Si on s'aimait ?
Gardez le tronc, jetez les branches! En obéissant à cet unique mot d'ordre, pour résister à la vacherie de l'époque qui déjante et suppléer à la disette des âmes, j'ai raclé jusqu'à l'os ces dix nouvelles. Dans ma tête, elles fredonnaient d'un continent à l'autre la chanson triste et désopilante de gens de toutes les peaux, de toutes les confessions et de tous les pays [...]. J'ai gardé le tempo des personnages [...J. Ils ont été pour ainsi dire gourmands de mon énergie. Sans doute parce qu'ils faisaient irruption dans l'imaginaire: d'un écrivain en un moment de l'hiver de son existence où l'incapacité d'aimer comme un jeune homme, sa rugissante envie de mordre encore la vie et l'approche de la mort aiguisaient l'acuité du regard. D'un mot, j'ai réveillé ce qui bouge toujours en moi. Si on s'aimait?