Restons vivantes
Partant d’une réflexion sur les sujets du développement, de l’écologie et du genre, Vandana Shiva met en lumière les liens qui existent entre le colonialisme, la dégradation de la nature et l’oppression des femmes dans la société contemporaine.
Dans les régions pauvres du Sud, les femmes, parce qu’elles jouent un rôle de premier plan dans la production de nourriture, sont les principales garantes de la sécurité alimentaire. Les pratiques monopolistiques et les expropriations conséquentes des programmes de développement, en privant les femmes de leur droit d’accès à la terre et aux ressources naturelles, ont non seulement entraîné l’aggravation des processus coloniaux de dégradation écologique mais ont également contribué à la destruction des économies de subsistance traditionnelles des populations locales
Ainsi, Vandana Shiva montre que le modèle occidental d’essor technologique et économique, présenté comme un futur souhaitable pour le monde entier, est en réalité un « maldéveloppement », fondé sur l’asservissement et l’exploitation des femmes et de la nature, qui conduit l’humanité sur la voie de l’autodestruction. Face à un tel système à la fois patriarcal et néo- colonial, la seule issue possible de survie et de libération, pour la nature comme pour les êtres humains, est celle de l’écologie, de l’harmonie, de la soutenabilité et de la diversité.
En s’inspirant des luttes paysannes en Inde et dans le tiers-monde, Vandana Shiva explore le rôle unique des femmes pour créer des alternatives aux paradigmes dominants de la science, de la technologie et du développement, et sauvegarder les ressources vitales de la nature.