Que la bête fleurisse
Sur le pont d’un baleinier, l’équipage scrute l’horizon, plongé dans une attente mortifère. Malgré des semaines en mer et la certitude de tenir le bon cap, les proies ne se montrent toujours pas. Désespéré, le capitaine est sur le point d’abandonner cette désastreuse campagne de chasse, quand la découverte au pas de sa porte d’une dent de cachalot gravée coïncide avec l’apparition d’un banc de baleine. La chasse commence et la chance semble tourner. Les baleines sont là tous les matins, les cales se remplissent de graisse et régulièrement le capitaine trouve une nouvelle dent, ornée de créatures marines fantastiques. Au cours de ces chasses, un harponneur au visage impassible s’illustre. D’une adresse remarquable, il gagne la confiance du capitaine et de ses seconds ainsi que le respect de l’équipage. Mais son attitude placide face aux événements va bientôt déstabiliser le fragile équilibre qui règne à bord. La hiérarchie est mise à mal lorsque les marins passent de l’admiration à la vénération pour le harponneuru2009: c’est lui qui grave les dents de cachalots. Aveuglé par l’appât du gain et la volonté de rentrer au port les cales pleines, le capitaine s’apercevra trop tard du changement qui s’opère au cœur de son équipage. Les funestes présages qui apparaissent sur chaque nouvelle dent, chaque fois plus terribles, se confondront bientôt avec la réalité.