Quand je serai très très vieux
Un enfant qui s’imagine vieux, très vieux, pour enfin pouvoir faire tout ce qu’il veut, braver tous les interdits, éprouver ce sentiment d’impunité dont jouissent les vieillards, protégés par leur âge vénérable, leur position d’autorité – du moins le croit-il… Oui, se réjouir d’être vieux pour connaître la liberté absolue: ce monologue intérieur, qu’Olivier Ka place dans la perspective d’un garçon impatient de croquer le monde, exprime avec une audace jubilatoire l’urgence de se faire une place, de balayer les obstacles (surtout ceux que représentent "les autres") qu’on voit surgir de toute part lorsqu’on est le petit de l’homme. Un rêve d’enfant, certes, mais qui peut se prolonger encore longtemps… L’expressivité et la précision du trait au stylo bille dans les dessins de Carole Chaix accentuent la force avec laquelle l’enfant se projette dans des situations qui ont pour lui autant de réalité que le monde environnant.