Princesse Marie

Francois Olivier Rousseau

Princesse Marie
240 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
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4.29
Note personnelle
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Princesse Marie est une adaptation littéraire du scénario écrit par Louis Gardel et François-Olivier Rousseau qui a donné lieu à un téléfilm en deux parties, réalisé par Benoît Jacquot, avec Catherine Deneuve dans le rôle titre. Il sera diffusé pour la première fois par ARTE les 4 et 5 mars 2004 et, ultérieurement par France 2. Une sortie en salle est également prévue mais sans certitude, ni date, pour l'instant. Il s'agit des rapports affectifs et professionnels entre Marie Bonaparte (arrière petite nièce de Napoléon, descendante de son frère Lucien, née en 1882, morte en 1962) et Sigmund Freud. Marie, orpheline de mère à la naissance, héritière de son énorme fortune, a connu une enfance et une adolescence traumatisante entre un père froid et absent et une grand-mère paternelle qui veillait sur elle comme sur un trésor, empêchant tout contact avec l'extérieur. Cette petite fille quasiment séquestrée, torturée par l'idée que son père et sa grand-mère avaient tué sa mère, objet de chantages financiers de la part d'un secrétaire de son père, qui la séduisit lorsqu'elle avait 16 ans, épouse, pour faire plaisir à son père, une altesse royale apparentée à toutes les familles régnantes d'Europe. Georges de Grèce lui fait deux enfants puis ne la touche plus. Il n'aime que son oncle Valdemar, un prince danois. Liaison probablement chaste mais exclusive et passionnée dont Marie souffre mais qu'elle comprend. Après bien des heurts, Georges et elle finirent très unis. Marie, depuis l'enfance, ne connaît qu'un bonheur : l'étude, le travail de l'intelligence. Elle se tient au courant de la vie intellectuelle et utilise sa position mondaine pour entrer en relation avec les meilleurs esprits de son temps. Sa curiosité est insatiable et tous azimuts. Elle lit tout, voyage dans le monde entier, se lève à cinq heure du matin pour travailler. En 1925, se croyant frigide, après une opération qui n'a rien changé à son état, elle va voir Freud à Vienne. Il l'analyse. Très vite, l'analyse se double d'une grande complicité et d'une profonde affection. Marie, à peu près guérie de ses névroses, traduit les œuvres de Freud en français, devient elle-même psychanalyste, prend en main la société freudienne de France et publie de nombreux ouvrages et articles sur la sexualité féminine. Parallèlement, elle fait face sans jamais abandonner la quête de sa liberté de femme et d'être humain, à ses devoirs de mère, d'épouse, d'altesse royale et aussi bien d'amante, puisque après sa liaison avec Aristide Briand (qui pendant la guerre de 14, songe à la faire reine de Grèce), elle devient la maîtresse du mari de sa cousine, puis du docteur Loewenstein, élève de Freud et futur analysant de Lacan. Souvent malheureuse mais jamais abattue ni domptée, choisissant toujours la vérité plutôt que les conventions, sans aucune prudence, elle fascine et agace. Elle donne toute la mesure de sa générosité, de son énergie, et surtout de son attachement profond à Freud, en partant pour Vienne le lendemain du jour où Hitler envahit l'Autriche. Elle y organise le sauvetage du vieil homme désemparé, malade et menacé au premier chef, en tant que juif et père de la psychanalyse, par les nazis. Elle installe Freud et les siens à Londres et jusqu'à la mort du maître qu'elle vénère, en septembre 1939, elle ira le visiter. Les cendres de Freud reposent, à la demande de celui-ci, dans l'urne grecque qu'elle lui avait offerte.

Livres de l'auteur : Francois Olivier Rousseau