Patagonia tchou tchou
Deux hommes embarquent à bord d?un train antédiluvien qui parcourt la Patagonie argentine à petite allure. Haroldo Boccini, un ex-marin qui se prétend le descendant de Butch Cassidy, a entraîné son ami d?enfance, Genaro Monteija, conducteur de métro au chômage, dans une aventure périlleuse : ils projettent de prendre les passagers du train en otage pour délivrer « El Beto », le frère d?Haroldo, qui doit être transféré de la prison où il est incarcéré. En outre, les deux hommes comptent bien profiter de l?occasion pour mettre la main sur les sacs de billets qui se trouvent dans l?un des wagons.Cependant, rien ne se passe comme prévu. Quand El Beto monte dans le train, flanqué d?un policier, son frère découvre que le caïd est devenu un obèse à moitié fou, qui ne sort de sa torpeur que pour proférer des discours incohérents. Quant au vol des billets, Genaro s?y refuse en apprenant que cet argent est la paye des catangos, des pauvres gens exploités par la société des chemins de fer. A partir de là, tout va de mal en pis. La prise d?otages se déroule dans la plus parfaite indifférence, le conducteur du train y voit même une diversion bienvenue ! S?ensuit alors une série d?événements incontrôlables qui feront de ce voyage une odyssée hallucinante?Raul Argemi embarque son lecteur dans un voyage romanesque fascinant long de quatre cents kilomètres à travers la pampa. Dans cette version argentine et ferroviaire de La chevauchée fantastique, il réussit le tour de force de combiner le roman d?aventures et le roman noir sans que l?on puisse percevoir les coutures entre les deux. On retrouve tous les ingrédients caractéristiques de son univers : humour, suspense, folie, et violence, ce qui n?exclut pas la satire sociale et politique. Une fois de plus, Argemi s?affirme comme l?un des auteurs les plus créatifs du roman noir latino-américain.Journaliste, homme de radio et de télévision, Raul Argemi vit aujourd?hui à Barcelone. Il est déjà l?auteur en Rivages/Noir de Le Gros, le français et la souris (2005) et de Les Morts perdent toujours leurs chaussures (2007).