Partir de rien
Et quand on est finalement revenues, après avoir traversé les champs de maïs, contourné les serres à tomates et dépassé les carcasses des glissades d’eau, tout le village était vide. Le long de la rue principale, la grande rue, la seule rue, tous les commerces et les maisons étaient barricadés. Ça nous a fait un choc.
On a roulé jusque chez nos parents, par curiosité. Plus de meubles dans les maisons, pas d’électricité, pas d’explication, juste un volet qui battait au vent comme un perdu. Visiblement, il n’y avait plus rien à faire ici, alors on a décidé de repartir et d’aller trouver la mer. On est remontées sur nos vélos et on a quitté le village sans plus de cérémonie. Les cérémonies, ça nous ressemble pas, de toute façon.