Nouvelles d'ici-bas T2 - Nouvelles d'ici-bas

Frederic Soulier

Nouvelles d'ici-bas - T2
Nouvelles d'ici-bas
391 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
★★★★★
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4.57
Note personnelle
★★★★★
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Le deuxième recueil de nouvelles de Frédéric Soulier est arrivé. Il contient : L'immeuble aux métèques - Quitter Eskern - Laissez entrer le Miracle dans votre cœur ! - Eau de Spleen - Urbex - La visiteuse de prison et le Grammar Nazi.

Extrait de la préface :

[...] À chaque lecture, mon enthousiasme s’est renouvelé. Il réside sans doute dans l’ingénieuse capacité d’adaptation de l’auteur selon les genres et univers abordés. Le vocabulaire varie en effet, dans un pidgin Soulierien selon le programme proposé. Dans une syntaxe toujours parfaite, les élocutions sont crues, voire trash, brutes de fonderie, sans détour lorsqu'il nous plonge dans un décor de thriller pop-culture (Le trou de ver dans la maison du crack ou ici, dans Urbex) ; la lexie est alors aussi sombre que les personnages sont torturés et l’environnement pesant. Dans la romance SF (Quitter Eskern), il est tout en pudeur et délicatesse, comme Gaël son personnage chevaleresque, jeune amant, pétri d’amour et de bonnes intentions. Je ne l’avais d’ailleurs pas revu dans ce registre depuis Tout est dépeuplé et j’avoue que c’est très agréable également. Le vocabulaire est toujours riche, précis, sans caricature ni fanfaronnade, sans hâblerie ni excès – ou alors seulement pour servir le personnage qui l’impose (Screetch dans Le cri sauvage de l’âme). [...] Dans ce deuxième volet de nouvelles, on trouvera une dimension liturgique, soit dans le thème dans sa globalité, soit autour des personnages (Rachel notre Mère à tous ; Annaïg, grand-mère de Jésus et Patronne de la Bretagne et des femmes en couches). La morale judéo-chrétienne est souvent mise à mal ou détournée, et tant pis pour la bienséance, les grenouilles de bénitier, les soutanes et autres bigots. [...] Dans chaque nouvelle, les personnages sont si justement décrits, si réels, si humains dans leurs failles, qu’il n’est pas même utile de ressentir de l’empathie pour s’attacher à eux. J’ai aimé Rachel pour ses faiblesses, Annaïg pour sa distance et son intuition, j'ai haï Nadine pour son amour oppressant et je me suis même attachée au Grammar Nazi, ce brillant Pygmalion. Les protagonistes ne sont ni vraiment bons, ni complètement mauvais. Torturés et complexes sans aucun doute, juste dramatiquement humains. Et s'il est une force dans la plume de l’auteur, c’est cette capacité à ressentir puis à retranscrire toutes ces faiblesses de la nature des gens. Il observe, scrute, dissèque et presse l’âme humaine pour en sortir son jus : une purée visqueuse, poisseuse, souvent très sombre dont nous, lecteurs, nous alimentons avec délectation. Je crois qu’il n’y a que les écorchés vifs qui savent si bien renifler le cul de leurs semblables.

Virginie Riauté Michelon

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