Nocturne sur fond d'épées
... dans ce chaos de temps et de silence, dans ce désert où les civilisations explosaient comme des gouttes de lave, la Terre avec son orgueil maladif, sa vanité native ne connut qu'un destin très ordinaire : des équipages belliqueux la quittèrent, vastes escadres de proie dont la plupart connurent des sorts lamentables, s'échouant sur des plages inhospitalières, se laissant gober par des planètes en fusion.
Mais quelquefois des équipages parvinrent à créer des civilisations ici ou là, comme par exemple la Grande-Terre.
Pourtant, détachées de leurs racines, les civilisations para-terriennes ne connurent que des périodes apogétiques extrêmement courtes. La Barbarie, sous toutes ses formes, menaça rapidement les frêles réalisations des enfants de la Terre. La Magie, depuis de longs siècles, avait remplacé la science dans une grande partie de l'Univers.
La Grande-Terre se trouvait justement dans un secteur spatial où régnaient d'étranges et puissantes entités.
Comme celles qui avaient jeté leur dévolu sur le monde de Dijkal.
La Magie était mille fois plus ancienne que la Science. La Science essayait d'expliquer le monde ; et pourtant c'était la Magie qui régissait la vie de la plupart des espèces évoluées.
Mais cela les hommes, fiers de leur supériorité scientifique et technologique, ne pouvaient pas le savoir.
Ils ignoraient également qu'au-delà de la mer obscure qui séparait le système solaire des autres soleils de la galaxie, par-delà ce fragile noman's land qui les garantissait d'un mal pernicieux, des Créatures innommables avaient établi durablement leur Règne... »
Daniel Walther (Prologue)