Mysterium
Eric McCormack joue parfaitement de tous les procédés classiques du 'mystery novel', mais en soufflant sans cesse à son lecteur qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre ces figures imposées du genre. En effet, les dimensions métaphysiques du livre sautent aux yeux dès son titre : il ne s’agit pas d’un mystère quelconque, d’une banale énigme à résoudre, mais du Mysterium, de l’essence même du mystère, de la possibilité de la vérité, de l’inévitable secret résiduel par-delà toute confession, tout aveu, toute enquête ayant ”abouti“. Si McCormack, l’écrivain écossais émigré au Canada depuis 1966, orchestre admirablement ce récit terrifiant à la Edgar Poe, il lui accorde de surcroît l’aura fascinante d’une allégorie cryptée, d’une parabole terrible, presque biblique, dont seul l’auteur en définitive connaîtrait le secret.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Paul Partensky.