Mon Quartier
Derrière son zinc, le garçon du Cercle a vue sur la place : le kiosquier, la brasserie concurrente, les tunnels sous les voies, la rue de la Marne, la lune en hiver, mais surtout l'entrée de la gare ; chaque soir, il guette le train de 18h12 et une femme qu'il a perdue. Dans le triangle des gares ferroviaires de Bécon, Asnières et Bois-Colombes, un entrelacs d'itinéraires, d'histoires, digressives ou minuscules, térébrantes ou consolatrices, forment la geste d'un quartier populaire. "Habileté à exprimer la douleur de manière presque distraite", "tendresse sans déclamation pour les faibles et les inutiles", "glorification modeste de l'éphémère", ainsi évoque-t-on l'œuvre de Dominique Fabre.
Dans le triangle des gares ferroviaires de Bécon, Asnières et Bois-Colombe, plusieurs histoires, digressives ou minuscules forment la légende d'un quartier populaire. Une sorte de "vie, mode d'emploi" où entrelacs d'itinéraires et de voix dessinent une mémoire collective. En 1995, Dominique Fabre signe son premier roman chez Maurice Nadeau : "Moi aussi un jour j'irai loin", salué par la critique. Suivront : "Ma Vie d'Edgar" (1988), "Celui qui n'est plus là" (1999), "Fantômes" (2001, Prix Marcel Pagnol).