Moi, Ève...
Ève a croqué le fruit que Dieu lui avait interdit, entraînant dans sa chute Adam et l’humanité à venir. Et si l’on relisait le mythe, si on le débarrassait de cette culpabilité qu’a endossée l’Homme et tout particulièrement la Femme au long des siècles ? Ève, mère de tous les vivants, curieuse, gourmande et courageuse. Ève, heureuse de faire un choix, celui d’accéder à la connaissance. Ainsi en transgressant l’ordre divin découvre-t-elle l’altérité, le doute et bientôt la finitude ; elle acquiert aussi la capacité de raisonner, de s’impliquer, d’enfanter. Avec Ève, c’est l’histoire de l’humanité qui se joue, le passage de l’état de nature à celui de culture, de l’enfance à l’âge adulte, du chasseur-cueilleur au cultivateur. En désobéissant, c’est la vie qu’Ève a choisi de croquer.