Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

John Cleland

Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir
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Popularité du livre : faible
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3.45
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Le personnage de Fanny Hill, est largement inspiré de la vie Fanny Murray, prostituée de 17 ans et diablesse très appréciée des aristocrates londoniens de l’époque.

Sous la plume de Cleland, Fanny raconte dans deux longues lettres sa vie misérable à la campagne, son arrivée sans un sou à Londres, son initiation à la prostitution en maison close, puis sa spécialisation dans les orgies les plus eÎssives. Cette pure jeune fille, maîtrise vite le métier, sait tirer profit du plaisir tarifé et devient une femme forte et clairvoyante.

Sans être nymphomane, Fanny ne boude pas le plaisir, mais place la vertu au-dessus du vice, sans jamais perdre de vue que ses expériences lui servent à trouver sa place dans le monde, sans faire d’elle une vraie vicieuse ou une débauchée.

On retrouve en effet dans le Fanny Hill de John Cleland ou dans le Moll Flanders de Daniel Defoe, et autres romans dédiés au péril féminin, la distinction très claire entre la «femme entretenue» et la prostituée.

Fanny Hill, reflet des fantasmes de Cleland (?), est un portrait cru, teinté d’un humour voulu ou pas par l’auteur, roman d’initiation, mais aussi la peinture d’un phénomène de société.

A l’époque, on présente les filles du peuple comme des servantes. Pourtant, en 1720 à Londres, une femme sur quatre est prostituée.

Les filles de la campagne fuient leur misère, affluent dans les villes en quête d'une vie meilleure, pour tomber dans les griffes de maquerelles les mettant sur les trottoirs, dans les bordels et les lits des gentlemen de la bonne société.

Mais Fanny, la narratrice, ne verse pas dans le désespoir. Elle se confesse sans état d’âme, sur un ton où contrastent la naïveté et le savoir-faire sexuel, l’absence de jugement moral sur elle-même et la maîtrise parfaite du corps et de l’esprit masculins.

Même les maquerelles, éducatrices ou préceptrices de vertu, ne sont jamais vraiment répugnantes !

Ici, pas d’environnement vraiment sordide, pas de clients déviants, pas de descente aux enfers comme chez Sade, même si les scènes de dépucelage dévoilent quelques tendances contenues au sadisme chez Cleland.

John Cleland est un «peintre» libertin, pas unpornographe de la déchéance, qui peint chaque classe sociale avec un constant souci du détail réaliste.

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