Mathilde
Mathilde rentre chez elle, après trois mois d'absence. Pierre, son mari médecin, a attendu. Plus ou moins. Pour mieux vivre la séparation, il a repeint l'appartement, jusqu'aux placards, il a rangé les affaires de sa femme dans des cartons. Les trois mois d'absence de Mathilde sont ceux passés en maison d'arrêt pour détournement de mineur. Plus e¬tement pour avoir couché avec un adolescent de quatorze ans. Mais c'est peut-être moins l'âge de cet amant que le passage a l'acte que va lui reprocher Pierre. Étendue sur la seule soirée de ce "retour" au domicile conjugal, Mathilde est une pièce articulée autour des tensions et des attentions au sein du couple, quand l'un se voit opposer par l'autre le principe de réalité contre le principe de plaisir. Après un premier roman, Bord de mer, salué par la critique, brossant le portrait d'une mère en perdition, Véronique Olmi revient donc à la forme théâtrale. La mère trimbalant ses enfants a laissé place à la femme mature, exaltée, pour rendre compte de la difficulté d'un engagement, du désir assouvi, des fragilités de l'existence. Le sujet n'est certes pas original. Il reste néanmoins traité justement. --Céline Darner