Les vents m'ont dit
Chroniques de Xavier Grall pour l’hebdomadaire "La vie".
Elles furent sélectionné par des amis, et s’échelonnent entre 1977 et 1981. Elles furent écrites en Bretagne et expédiées au journal par la poste.
La vie de tous les jours, au bord de la mer ou l’on se rend compte que Xavier Grall, n’a pas le pied marin, mais il n’a pas sa langue dans sa poche. Pour dénoncer les souillures faite à cette mer chérie et haïe à la foi, cette mer nourricière mais trop souvent tueuse d’hommes. On l’on sent véhément quand il prend la défense de l’Irlande qu’une de ses consœurs journalistes à traité de "nation de pucelles refoulées et de soudards idiot ".
Mais après la tempête vient le calme, des chroniques sur la nature, sur ses merveilleuses chapelles bretonnes, monuments anonymes et pourtant si caractéristiques de la région. Les regrets d’un chemin creux rasé pour faire une route droite, un hommage aux recteurs, ces hommes d’un passée révolu.
Ses souvenirs parisiens, bien vite submerger par la vie en cette pointe du Finistère, les copains de bistrot, les petits verres de rouge dans les petits caboulots caché au fond des ports. La venue des touriste, mal nécessaire au quel Grall ne s’habituera pas. Mais ses amis, eux, étaient les bienvenues. Comme cet anonyme Rémy dont Grall dit "Ce fils de Jacques (en français )Kérouac était un voyageur sans bagage" Et les visites de l’ami Georges Peros compagnon d’écriture et de vie.
Puis vient les moments d’émotions, la litanie des morts, sa mère pour qui il écrira ce superbe poème "Ballade de la mort si lente".
Celle de la tante Mimie, religieuse, mort dans un couvent de Quimper dont il dit "L’enterrement me fut pas triste".
Des moments de tous les jours, tout simple, marcher le long d’un petit port du Finistère, visiter seul une chapelle dans le silence, avec la satisfaction d’avoir à un moment pût choisir sa vie. Avec toujours à l’esprit que la reconnaissance culturelle de la Bretagne commençait, et que Grall et d’autres Stivell, Servat, Glenmor, Morvan-Lebesque en étaient les précurseurs.
Extraits :
-Mes pas sur la terre ont la lente cadence des asphyxiés de la Gauloise. Et de l’emphysème.
-Et face à la mer, ma réelle éducatrice, j’ai retrouvé mon souffle.
-Les caractères des nations se retrouvaient dans le style des caboulots. Terre battue, feu de tourbe des estaminets d’Aran ou de Dublin.
-La concentration de la presse entre quelques mains est un mal. Il est des empires qu’il faut briser.
-Ceux-la n’ont jamais entendu un cormoran gémir dans la vague gluante.
-Oui, je vais tenter l’impossible pour te saluer encore, la vie…….
-C’est vrai. Je n’écrit pas en breton. Je ne parle pas le breton. Aujourd’hui, cette ignorance me gêne et parfois m’humilie.
Note personnelle : Un de tes copains arrive, Xavier, le grand Youenn Gwernig est décédé hier, il ne m’a pas laisser le temps de relire "La grande Tribu".
Éditions du Cerf/La Vie. (1982)
Cette chronique date du 31 aout 2006.