Les nouveaux imposteurs
Et si une main cachée tirait toutes les ficelles ? Le succès du livre de Thierry Meyssan, attribuant les attentats du 11 septembre au gouvernement américain, n'était qu'un début.
Quatre ans après, le constat s'impose : la théorie du complot a gagné les esprits. Le terrorisme, les tensions internationales, la réélection de Bush lui assurent une voie royale.
Une part croissante de l'opinion croit en l'existence d'une vaste conspiration visant à conquérir le monde. Ses bras armés : les Américains, les Israéliens, mais aussi la haute finance ou encore le FMI.
Derrière ces fantasmes, se dessine bien vite le visage d'un anti-américanisme primaire et d'un antisémitisme résurgent. Des protocoles des Sages de Sion à ceux de Washington, le mythe du complot est donc de retour.
Mais l'enquête d'Antoine Vitkine ne s'en tient pas là. La théorie du complot a changé de main.
Jadis monopole de l'extrême droite, elle séduit maintenant une partie de l'extrême gauche, prospère dans le monde arabe, sur Internet et, plus inquiétant encore, des personnalités médiatiques en vue, des Guignols de l'Info à Thierry Ardisson, sans oublier le populaire Michael Moore, mais aussi des journalistes réputés, la relaient auprès du grand public français.
Car la théorie de complot se vend bien. Derrière la paranoïa ambiante, c'est la démocratie qui est en jeu.