Les lois de l'apogée
Paris, 1988. Jérôme Vatrigan, vingt-trois ans à peine, vient de décrocher le prix Goncourt pour son premier roman. Un exploit qui semble ne pas affecter le rythme indolent de son existence. Dilettante, il accorde un grand intérêt au tennis et voue une passion ordinaire aux femmes. Sa gloire littéraire est encore tiède lorsqu'il rencontre une Italienne, Greta Violante. Il en tombe "bêtement" amoureux.
Elle joint l'intelligence à une ambition monumentale, et il ne lui faut que peu de temps pour trouver un poste à sa mesure dans une société d'investissements. Antoine Vatrigan, le frère de Jérôme, est quant à lui chirurgien esthétique. Il est cependant obsédé par les questions morales, les fameux principes, et rêve d'une France à la grandeur retrouvée. Aussi vise-t-il une carrière politique et les plus hauts étages de la République.
Jérôme est loin d'avoir de telles ambitions : il a depuis longtemps abandonné l'écriture. Il est devenu éditeur. Oui, un éditeur de romans, promis plus vite que d'autres à la liquidation judiciaire. Sa relation avec Greta ne se porte guère mieux : ils font chambre à part, se haïssent au quotidien, mais étrangement, jamais ils ne songent à se séparer. Jérôme, Antoine, Greta : leurs trajectoires tiennent de celles des planètes, lointaines et pourtant dépendantes.
Attraction, apogée, chute. Un paysage de mensonge, dans lequel les faussaires de toutes sortes peuvent nourrir les plus hautes ambitions. Une société dans la société où le pire diable domine le moindre