Les hommes ont soif
Quand Heydie cède au charme de Nikitine, l'attaché culturel à l'ambassade d'URSS, c'est qu'elle a pressenti en cet homme acharné qui lui déclare : "Tout ici est infecté de malheur. Cela ressemble à la syphilis. Il faut donc brûler ce monde comme un taudis insalubre et bâtir une maison neuve à sa place," en cet homme animé par une foi absolue dans son Parti, l'étoffe d'un Torquemada, d'un Loyola, d'un Savonarole, des hommes qu'elle admire parce que ce sont des croisés, des soldats de Dieu plutôt que des saints.
Ce n'est que plus tard, lorsqu'elle aura compris vraiment la nature de la foi de Nikitine et en quoi consiste son travail à l'ambassade, que Heydie envisagera la seule issue possible : tuer Nikitine.