Derrière les lunettes noires de Tom Clancy, se cachent les yeux d'un homme qui a beaucoup vu. Deux yeux perçants habitués à observer, lire, compiler, retranscrire et refondre le tout dans une matière romanesque.

Cet écrivain américain spécialiste des services secrets mène sa carrière sur trois fronts. D'abord le thriller. À la poursuite d'octobre rouge, Jeux de guerre, c'est lui. Rainbow six, c'est encore lui. On dit que l'écrivain est si bien informé que ses fictions ont parfois le pouvoir de prédire l'avenir.

Le deuxième volet des activités de recherche de Clancy concerne la stratégie pure. La série des Op'center, des Net force et des Power games, au total une bonne vingtaine d'ouvrages, sont autant de récits mettant en scène des cas pratiques d'interventions des forces armées américaines.

Enfin, davantage en historien, Tom Clancy s'est aussi spécialisé dans une série de documents visant à présenter aux lecteurs les activités des corps d'élite de l'armée américaine. Avec ce dernier opus, Les Forces spéciales, Clancy nous introduit auprès des mythiques "bérets verts", dont Clancy dit lui-même qu'ils "sont capables de s'exprimer dans une langue raffinée et d'évoluer librement grâce à leur connaissance des coutumes locales.

Ce en quoi ils diffèrent largement de l'Américain moyen hors de ses frontières". On est rassuré de rencontrer d'aussi près "l'élite de l'élite", un peu fasciné et effrayé aussi, lorsque l'on voit que ces "forces spéciales" peuvent aussi bien aider à des missions diplomatiques qu'à des opérations "barbouzardes", et surtout qu'agissant avec un budget autonome, elles ne relèvent hiérarchiquement que du Congrès et de l'aval présidentiel ?

Une lecture étonnante et on ne peut plus instructive en ces temps perturbés. --Denis Gombert