Les embaumeurs
Vendre aux vivants un enterrement mémorable, organiser des fêtes funéraires, sublimer le culte du Jizo en déclarant que les fœtus méritent des funérailles dignes de ce nom : tels sont les objectifs de Laface et de ses compères pour gagner de l'argent, beaucoup d'argent, dans le commerce de la mort.
Laface a trente-cinq ans, il est mouleur de masques mortuaires. Dès l'enfance, un père fossoyeur, pilleur de tombes et nécrophile a alimenté ses tendances névrotiques. Mais c'est avec un chirurgien véreux qu'il trouvera enfin l'idée géniale qui jusqu'alors lui échappait : ensemble ils iront jusqu'à refaire la plastique des défunts avant de parcourir le pays en exposant ces visages volés ou réinventés.
Très vite ces alignements de masques fascinent les visiteurs qui, bouleversés, désigneront Laface comme un maître, un gourou : la secte des Saints-Visages des morts s'impose alors pour lui comme une véritable poule aux œufs d'or. A travers ce roman à l'humour décapant, véritable parodie du japon des années 1960, Akiyuki Nosaka explore non seulement les tabous qui dans toutes les sociétés contemporaines masquent la violence de la mort mais aussi les conséquences parfois terrifiantes que l'histoire de ce pays a pu générer sur la population.