Le spectre de Staline
Moscou des SDF, mafieux et anciens apparatchiks, Cruz Smith montre un pays en proie aux fantômes et réincarnations d’un passé de massacres. De superbes passages (Béria accompagnant Staline au piano, tournoi d’échecs, bains de minuit sous la glace… etc.) nous entraînent dans les dédales d’une Russie encore bien dictatoriale. Alors que la neige tombe sur Moscou, le fantôme de Staline apparaît sur le quai d’une station de métro. Chargé d’enquêter sur l’affaire, l’inspecteur paria Arkady Renko tombe sur un obscur réalisateur porno bien décidé à fixer cette hallucination collective sur la pellicule pour le bénéfice du nouveau parti de « La Russie patriote ». Renko fait avorter le projet, et aussitôt, les ennuis commencent : son fils adoptif, Zhenia, 13 ans, multiplie les fugues, et son épouse, Eva – une rescapée de Tchernobyl – le lâche. Puis, au cours d’un tournoi d’échecs, le père biologique de Zhenia blesse Renko d’une balle dans la tête.
Un mois plus tard, Renko est muté en province et doit abandonner l’enquête qu’il menait sur une série de disparitions suspectes concernant des anciens d’une unité de Bérets noirs qui a taillé en pièces des rebelles Tchétchènes pourtant supérieurs en nombre. Nicolaï Isakov, le patron de l’unité, a intégré la police moscovite avec son second, Marat Urman. Capitalisant sur son passé héroïque, il se présente sous la bannière de « La Russie Patriote » à la sénatoriale de Tver. Il semble qu’Eva, qui l’a connu pendant le conflit tchétchène où elle soignait tous les belligérants, l’ait rejoint…
Renko obtient sa mutation à Tver et fera la vérité sur l’affaire.