Le roman politique
En 1759, dans un petit village anglais, une effroyable controverse déchire la paroisse. Elle oppose le pasteur et son bedeau John,, bientôt soutenus par le reste de la communauté, au sacristain un dénommé La Tripatouille. Celui-ci multiplie démarches et manigances pour s'accaparer...un vieux manteau et une culotte de peluche noire usée. L'affaire prend des proportions colossales.
Le Roman Politique, qui rapporte cette histoire édifiante et hilarante, arrive sous les yeux d'un cercle de notables. Il n'échappe pas à ses membres que le Roman est "à clefs". Mais lesquelles ? S'ensuit une seconde controverse -- plus édifiante et hilarante encore que la première -- sur l'interprétation qu'il convient de lui donner. Tout y passe. Et, de la chronique , on saute allègrement à la géopolitique : les puissants de l'époque ne sont-ils pas occupés, avec leurs alliances et leurs guerres, à déchirer le vieux manteau de l'Europe ? A travers le personnage de La Tripatouille, ne serait-ce pas le roi de France lui-même qui est vilipendé dans le pamphlet ?
Premier livre de Laurence Sterne, Le Roman Politique fut brûlé. Quelques mois plus tard, paraissaient les premiers tomes de La Vie et les Opinions de Tristam Shandy, sommet de la littérature universelle et revendication de l'autonomie absolue de l'écrivain.
Guy Jouvet, traducteur et commentateur du Roman Politique, comme il a été de Tristam Shandy (Editions Tristam 2004), porte une nouvelle fois l'écriture de Laurence Sterne à son maximum de drôlerie, d'énergie et de précision.
Les notes, nombreuses et détaillées, qu'il nous offre en seconde partie d'ouvrage tirent toutes les conséquences -- historiques, politiques, littéraires -- de ce tour de force romanesque
(Quatrième de couverture)