Le monde n'existe pas
Autrefois, j’avais un ami. Je l’ai rencontré il y a bien longtemps, par un jour d’hiver, sautant de sa voiture et grimpant quatre à quatre les marches du lycée Franklin. C’est le souvenir le plus vivace que j’aie de lui, une impression inégalable d’éclat et de beauté. Figé sur les marches, rempli d’admiration et de honte, j’étais égaré dans ma condition de "nouveau", égaré en moi-même. Il m’a sauvé – des autres, de ma propre jeunesse. Des années plus tard, alors que cet homme était devenu une image détestée, j’ai tenté de le sauver. J’aurais aimé qu’on sache qui il était vraiment.»
Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s’afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d’un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s’agit d’Ethan Shaw. Le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d’avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l’enquête. Mais à mesure qu’il se confronte au passé, toutes ses certitudes vacillent…
Roman haletant et réflexion virtuose sur la puissance du récit, Le monde n’existe pas interroge jusqu’au vertige une société aveuglée par le mensonge, où réalité et fiction ne font qu’un.