Le départ des musiciens
Au début du XXe siècle, dans le Nord de la Suède, une famille de paysans-ouvriers employés dans les scieries vit dans une misère noire aggravée par le froid, la neige, la forêt... et l'obscurantisme d'une religion qui considère comme un péché tout ce qui relève de l'art ou du plaisir. Les malheureux tentent de constituer une association ouvrière, et même de faire grève. Ils vont de déceptions en échecs. Certains seront poussés au suicide, envisageront l'exil vers l'Amérique, tandis que d'autres se tourneront peu à peu vers une forme de foi paraissant plus clémente que le protestantisme : le socialisme. Vies, morts, espoirs collectifs ou personnels, Per Olov Enquist raconte avec une profonde empathie l'histoire du pays de son enfance, dont certains membres de sa famille sont les acteurs. Et l'on retrouve dans ce qui est l'un des premiers romans de l'auteur des thèmes qu'il développera tout au long de son oeuvre : l'homme magnétiseur des foules, la peur de la douleur, la trahison par honnêteté...