Le colporteur
Quelqu'un - c'est le colporteur - est témoin d'un crime. Étranger au lieu, simple " voyeur ", il est soupçonné. Son attitude l'accuse. Il est poursuivi. Finalement libéré, au lieu de s'éloigner, il reste sur les lieux. Nouveau crime. Suspect de nouveau, il est arrêté, emprisonné. De nouveau libéré, il ne s'éloigne toujours pas. Pris au jeu, soupçonné, allant jusqu'à comprendre qu'il pourrait se soupçonner lui-même, il devient pur constat (comme le livre lui-même). Il enquête. Il découvre un fait caché aux autres. Pour finir, il trouvera le vrai coupable.
Ce " roman policier " qui est aussi un " nouveau roman " est en fait mi-théorique, mi-narratif. Chaque chapitre a deux parties. L'une met en avant des principes, l'autre présente la suite de l'action, qui ne confirme que rarement ces principes. Ouvrage rapide, laconique, où se rencontrent cependant, en passant, certaines réflexions qui ont valeur d'aphorismes, Le colporteur, comme les pièces-happenings dont il est l'auteur, place Peter Handke parmi les écrivains majeurs de la littérature allemande contemporaine.
Source : Gallimard