Le chien qui voulait me manger
A l'origine, il y a un chien qui tient une main inerte dans sa
gueule. Comment ne pas prendre cette main dans sa main?
Comment ne pas subir son sort après l'avoir saisie? Est-ce pour éviter à jamais le chien qu'Alina Reyes passe à présent son temps à déménager ou à vivre dans des endroits isolés?
Mais la main inerte est aussi une feuille sur laquelle il est possible d'écrire. Aux termes de la déambulation autobiographique, deux textes joignent la petite fille et l'adulte en un même cauchemar récurrent. Dans cet encadrement, «chaque souvenir (...) événement souvent minuscule mais presque toujours aussi important et fondateur qu'un mythe» peut émerger d'une écriture claire et séduisante.
Un souvenir de prédilection: à 2 ans, «un ravissant petit maillot de bain, en cloqué jaune soleil», qui donne le très net sentiment d'exister et d'être «petite fiancée de la vie, rayonnante».
Il reviendra discrètement, à chaque fois que l'auteur frôle comme par mégarde «le grand secret (...) très lumineux et très sombre» présent au coeur de chaque personne.