Le bracelet de parchemin
Au XVIIIe siècle, des hommes et des femmes au statut précaire, retrouvés morts sur les routes ou ailleurs, et dont les corps sont inventoriés par la police pour identification, portent sur eux de menus objets, traces d'écrits malhabiles : billets, lettres, missives, prières. Le plus émouvant est sans doute le bracelet de parchemin. Découvert il y a peu de temps dans les archives au milieu des procès-verbaux, ce minuscule morceau de papier attaché au poignet par un fil rouge n'avait pas été jusque-là aperçu par les chercheurs. C'est avec une remarquable attention que l'historienne des " intensités faibles " déplie ce bracelet, et d'autres billets, pour y lire les traces écrites, témoins d'une vie.