Le bonheur occidental
Comme une suite à Boboland qu'il aurait menée sans son compère Dupuy, afin, on le comprend à la lecture, de plonger plus profondément dans sa propre histoire (Berberian a grandi en Irak et au Liban). Charles se met en scène en auteur Bobo un peu désabusé, malmené par son éditeur qui lui demande de produire « mainstream ».
Il s'agit-là d'un patchwork ou plutôt d'une vue calidéoscopique alternant autofiction, illustrations pleines page totalement bluffantes, « nouvelles du monde », mais aussi des apparitions surréalistes de nos dirigeants impuissants, dépassés par les événements. Berberian parle depuis le centre du monde, à savoir le Canal St Martin.
Il s'agit d'une vision du monde bobocentrée désabusée et ironique. Le livre se termine sur les attentats de novembre 2015. C'est un ouvrage ultra-personnel, inclassable, riche, drôle, triste... magnifique et majeur.