Le Train Perdu
Apparu en 1911, quelques mois avant la bande à Bonnot, promis aux enfers de la " littérature populaire ", Fantômas a été porté en triomphe par les plus célèbres auteurs de la littérature bourgeoise. De Max Jacob à Queneau en passant par Cocteau, Desnos, Malraux, Neruda et les surréalistes, Fantômas a été encensé ou parodié par les poètes, les romanciers, les cinéastes. Dès 1914, Cendrars s'écriait : " C'est l'Énéide de notre époque ! " et Apollinaire renchérissait sur " cet extraordinaire roman, plein de vie et d'imagination, écrit n'importe comment, une des ouvres les plus riches de notre époque ". Héritier de Melmoth, Frankenstein, Jekyll, Maldoror, Bonnot, Landru, Petiot, Fantômas est autant l'adversaire du policier Juve et du journaliste Fandor que de Maigret ou de Sherlock Holmes. " Empereur du crime ", " Maître de l'effroi ", l'" Insaisissable ", le " Tortionnaire ", Fantômas répand de l'opium dans les souterrains de Paris, se déguise en religieuse, noie la capitale sous les eaux des réservoirs de Montmartre, déchaîne la peste sur un paquebot, vole l'or du dôme des Invalides, s'engloutit avec le Titanic, ressuscite, escamote une rame de métro, prolonge, au siècle de l'électricité et de la vitesse, l'univers magique des Mille et Une Nuits. Parmi les quarante-trois épisodes de Fantômas, nous avons choisi ceux où il découvre qu'il a un fils et que - bon sang ne peut mentir - celui-ci risque d'être un rival pour son père. Pour la première fois, ces textes sont donnés dans leur intégralité.