Le Sang de la Sirène
Première édition : 1901.
Dans la Bretagne du siècle dernier, l'île d'Ouessant — radeau de granit sur l'Océan — est une terre de légendes et de sortilèges.
On y évoque les sirènes, douze vierges belles comme des anges mais perverses comme des démons, dont les chants étaient autant d'appels d'amour, propres à séduire le cœur des jeunes hommes.
On raconte aussi qu'un îlien en pêcha une dans ses filets. Cet homme était le plus fier et le plus beau des gars d'Ouessant.
Elle le fit roi de la mer, les vagues lui apportaient les poissons et les épaves, les vents et les courants lui obéissaient, mais la malédiction des sirènes fut implacable et se poursuit encore sur tous ses descendants.
Sur le rivage on les entend toujours, et même, par nuit claire, on peut les voir qui tordent aux rayons de la lune leurs longues chevelures ruisselantes.
Et les corps des marins perdus roulent sur les lits d'algues et de sable dans les profondeurs océanes. Des personnages extraordinaires traversent cette histoire fabuleuse.
Comme Marie-Ange, la belle épouse d'un descendant du Roi de la mer, ou Nola que ceux d'Ouessant surnomment « Strew an Ankou — La mouette de la mort » et qui parle aux goélands.
Déjà les mystérieuses puissances de la tempête hurlent autour des demeures, dans le rite démoniaque des vents et de la mer. Le maléfice des Morganes s'accomplira-t-il ?