Le Fil de l'épée
Après un conflit, une réaction fort naturelle due à la lassitude fait qu’on oublie ses raisons d’être maintenant qu’elles ont disparu pour ne plus tenir compte que des morts, des souffrances et des destructions, imaginant la guerre périmée tant est grand le désir qu’il en soit ainsi.
Cet état d’esprit est doublement dangereux, car la guerre est une fatalité inhérente à la société humaine, l’histoire nous le confirme si la logique n’a pu nous .en convaincre, et le mépris où elle est tenue rejaillit sur ceux qui ont la charge de la conduire, émoussent leur ardeur et leur fierté.
Comment rendre à l’épée son tranchant, aux soldats le mordant nécessaire pour mener à bien l’action de guerre le jour où la nécessité le veut? Le temps de paix se. prête mal à s’y préparer, les composantes des batailles se tissant de cent impondérables que le règlement ne peut prévoir et mai.
C’est pourquoi Charles de Gaulle préconise de revaloriser le métier des armes en le dégageant du carcan de la théorie et du règlement en recherchant chez les chefs comme chez les hommes le caractère, facteur d’ascendant et de victoire, en favorisant tout ce qui développe le « génie militaire ».
Telles sont quelques-unes des grandes lignes de cette analyse aux conclusions révolutionnaires et toujours pertinentes, publiées en 1932.