Le Dernier Livre des merveilles
En 1800, la signature de l'Acte d'Union entre l'Angleterre et l'Irlande marque la naissance du " Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ". En perdant son propre parlement, l'Irlande perd le symbole de son identité dans le concert des nations européennes, Pourtant, dans le même temps, la littérature irlandaise connaît un essor extraordinaire. En particulier, c'est l'Irlande qui donne à la littérature fantastique de langue anglaise ses oeuvres majeures, tant dans le domaine du roman que dans celui de la nouvelle : C-Robert Maturin, J Sheridan Le Fanu, Fitz-James O'Brien, Lord Dunsany, Oscar Wilde, " Bram " Stoker, sont tous irlandais. Le fantastique irlandais du XIX, siècle est l'écriture secrète et fiévreuse d'un traumatisme social, celui du déclin irrémédiable d'un ordre séculaire, avec ses normes et ses codes, imposé par la puissance colonisatrice. Les plus éminents représentants du genre appartiennent à l'Ascendancy protestante qui se sait condamnée, et leurs fictions insolites portent le nom de héros asservis par un déterminisme impitoyable : " Melmoth l'homme errant ", " Oncle Silas ", " Carmilla ", " Dracula ", " Le Portrait de Dorian Gray "... Dépossession, défiguration, errance : les images, empruntées au passé et réactualisées, disent la précarité de l'homme et l'impossible retour au paradis perdu. " De Melmoth à Dracula " explore les arcanes de cette époque fondatrice de la littérature fantastique.