Laisse courir ta main
On ne tourne pas autour de la problématique du corps pendant cinquante ans sans que le corps se rebiffe ! C’est ce que Noëlle Châtelet va enfin admettre en se retrouvant un jour clouée au lit, au point de déposer une main courante contre X, à travers un dialogue brillant et enlevé, sans concession. Mais pas n’importe quel dialogue, puisque c’est à elle-même qu’elle s’adresse.
« As-tu l’intention de m’interrompre ainsi sans cesse ?
– Il me semble qu’il serait raisonnable d’établir d’emblée une règle du jeu, une sorte de méthode entre nous, non ?
– Certainement pas ! Il n’en est pas question ! Ni règle du jeu ni méthode ! Je te signale que tu te sollicites toi-même ! Et tu veux que je te dise ?... Tu as bien fait ! Je suis la bonne personne, et c’est le bon moment ! »
Grâce à ce procédé original, Noëlle Châtelet s’autorise à « jouer perso », comme elle dit, et fait un inventaire approfondi des questions qui l’obsèdent. Elle nous entraîne dans les coulisses du processus de création, éclairant avec sincérité le sens à la fois intellectuel et intime de son parcours.