La station Champbaudet
Paul Tacarel est un architecte qui a jugé judicieux de prendre pour cliente une jeune veuve, Mme Champbaudet, qui présente l'avantage d'être la voisine de sa maîtresse, Aglaé, femme mariée à un employé du télégraphe. La veuve a tôt fait de s'enticher du jeune homme, qui, au prétexte de construire un mausolée funéraire à son défunt époux, la visite avec assiduité. Tacarel ne fait que patienter chez elle, attendant le signal de sa maîtresse qui vit à l'étage au-dessus, pour la rejoindre, une fois son mari parti.
Cette visite quotidienne, c'est sa station, «la station Champbaudet. Dix minutes d'arrêt !», dit-il ironiquement. Pour communiquer avec Aglaé, il souffle dans une corne, sa maîtresse lui répond par des airs de piano. Voilà qui suffit à déranger la vie de l'immeuble et à créer un nombre faramineux de quiproquos. Avec la Station Champbaudet, comédie-vaudeville jouissive, Labiche n'est pas loin d'inventer le théâtre de l'absurde.
Sa lecture seule suffit à déclencher l'hilarité.