La pucelle d'Orléans
La nouvelle vient d arriver : les Anglais ont perdu deux mille hommes près d Orléans et les Français n en ont pas perdu un seul. Une jeune fille, dit-on, les a guidés vers la victoire. Elle se présente à la cour et livre son secret : une vierge est capable des choses les plus merveilleuses à condition de renoncer à l amour charnel. Pourtant, tombée amoureuse de Lionel, un commandant anglais, elle n est pas capable de le tuer. Son propre père l accuse de se servir de moyens sorciers et elle sera bannie. Elle se retrouve prisonnière de la reine Isabeau qui pactise avec les Anglais et, confrontée à Lionel, tient bon. Qui plus est, sa fermeté et sa persévérance lui permettent de sauver encore une fois les Français dans la bataille décisive. Schiller, le grand éclaireur, fait de Jeanne d Arc l incarnation d une idée, celle d un patriotisme des origines, fer de lance du progrès. Certes, il combat Voltaire et les railleries avec lesquelles celui-ci se moque de la Pucelle. Mais Schiller est d autant plus à l aise quand il s agit de défendre un engagement exemplaire contre un monde qui, ayant abandonné toute aspiration à l idéalisme, est devenu nihiliste et destructeur. Cette tragédie en vers inspira à Verdi l opéra Giovanna d Arco en 1845.